Qui suis-je ?

Qui suis-je? Bonne question; réponse impossible. Je suis ce que j'écris; je suis ce que je lis... voilà déjà un bon début!

17 novembre 2006

Bluesman

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Au moment où je réalisai toute l'ampleur de l'effet bénéfique suscité par cet endroit oh! combien reposant, l'inconnu prit son bouquin, régla sa note et parti.

Dès qu'il eu passé la porte (oui, je l'avoue, je l'épiais toujours), mon cellulaire vibra. Un peu inquiet, vieux réflexe, je prends l'appel; c'est ma gang qui m'annonce que, finalement, pour la sortie de ce soir, ça tombe à l'eau... pas de raison... c'est la vie... autres choses à faire... etc... clic!

...
L'éclairage semble baisser d'un cran. La musique devient plus lente. Une odeur de renfermé me saisit les narines. Même le lustré des tables devient mat.

La discussion du couple au bar à monté de ton; leurs mains ne se touchent plus. Le vieil homme, les yeux fou, reluque une jeune cliente. Le complet cravate est rendu à la section "Affaires".

Rien ne me sape plus le moral qu'une bonne soirée qui tombe à l'eau. Rien... sauf peut-être le dernier souvenir de cet endroit. Non, plutôt le souvenir de ma compagnie cette fameuse fois. J'étais heureux, j'étais entier... puis elle est partie. C'est le plus vieux malheur de l'humanité, je sais, mais cette pensée ne me réconforte en rien. Pourquoi est-ce qu'il faut que j'y pense maintenant? C'est une vieille histoire, très vieille même.

Le nuage qui s'est formé au-dessus de moi depuis un moment s'épaissit...

Après quelques instant de sombres pensées, je jette un oeil à cette femme que j'avais repérée plus tôt. Elle est toujours en grande conversation sur son portable, une toute petite coupe contenant un liquide d'un rubis très foncé posée sur la table, tout près d'une soucoupe contenant des traces de chocolat noir. Elle gesticule plus que jamais. C'est à peine croyable! Comment quelqu'un peut être aussi joyeux alors que le monde est si triste !

Il n'y a rien de plus noir que le bonheur des gens entourant notre propre malheur...

Je jette un vingt sur la table; je n'en peux plus; je pars !



C a r d i n a l

3 commentaires:

Anonyme a dit...

VICTORY!

ça complète bien ton autre texte, et si ça s'achevait là, j'accepterais presque sans broncher que ca finisse.... pourtant... si cela s'achevait ainsi, je me dirait... me semble que ce n'est pas Cardinalesque de se terminer sur cette note dépressive.. car cet individu en est un de lumière plus de d'obscurité ... il a approximativement le pourcentage inverse du mien... 60light/40dark contre 40light/60dark

j'attend donc de voir le revirement final ;)

Cardinal a dit...

:J

Avoue-le honnêtement, c'est pas que l'autre avais besoin d'une suite, c'est juste que tu voulais que l'histoire vire au sombre ! :P

Anonyme a dit...

Pas du tout... je l'ai dit du reste, ca ne te ressemble pas de virer au sombre pour en finir ainsi... je n'attend pas de tes histoires qu'elles ressemblent aux miennes ;)