Qui suis-je ?

Qui suis-je? Bonne question; réponse impossible. Je suis ce que j'écris; je suis ce que je lis... voilà déjà un bon début!

23 août 2007

WITP : Les ailes d'un ange

Bonjour !


Bon. Presque deux semaines plus tard, voici la fin du récit WITP.


Au dernier épisode, on était arrivé au refuge pendant la nuit, crevé mais en vie.


Pendant toute la nuit, j'ai tourné et tourné afin de trouver une façon d'être confortable, tout en reposant au plus possible mes muscles endoloris... en vain.


Le lendemain matin, on s'est levé tôt (7-8 heures si ma mémoire ne me lâche pas trop). J'étais à peu près aussi magané que la veille coté musculaire. La journée s'annonçait mal...


Heureusement, nous ne somme parti qu'a 11h15. On a donc eu en masse de temps pour se faire bouillir de l'eau, prendre un déjeuner "ogresque", discuter matériel avec nos deux colocs experts et... admirer l'effet de randonnées régulières sur la beauté féminine.


Malgré que j'étais encore racqué, les deux premiers kilomètres (sur six) de la seconde journée ont été pas trop pire coté marche. Mais à 4 km de la fin, j'étais visiblement dans le même état physique que la veille, mais heureusement sans le froid et la noirceur.


Cette fois, je suis resté tout seul derrière. Mon comparse était parti à l'avant pour aller chercher des secours (s'il y en a). Il y a déjà un bout que notre CB n'avait plus la bonne portée pour parler aux deux rapides, et moi je pensais sérieusement à m'allonger pour faire un somme de 3-4 heures. Le bogue, c'est qu'on avait tous quelque chose de prévu en soirée; moi un souper; un autre son travail; et tous, du repos bien mérité.


Entre le 4e et le 3e kilomètre (jusqu'a la fin), j'avançais vraiment à pas de tortue. Pendant cette période, il m'est arrivé souvent d'être au bord des larmes (...). Par contre, ce qui est drôle, c'est que tout le monde que je croisait semblais me connaître. C'est que mon compatriote étymologique (ok... je l'ai poussée un peu loin celle là! ;) ) m'envoyais souvent des messages venant "d'en bas".


Une fois, quelqu'un me disait que j'étais attendu un peu plus bas. Une autre, que mon ami était aller chercher des secours. La troisième fois, c'était quelqu'un qui m'amenait une bouteille d'eau (c'est que je laissais ça à mon co-marcheur, histoire d'être un peu plus légers).


Je n'ai pus m'empêché de remarquer à quel point les gens que l'on croise sur un sentiers, même très achalandé, sont différents de ceux que l'on croise en d'autres circonstances. Tout le monde se salut, tout le monde est souriant, tout le monde est gentils. J'ai fais quelques pauses pour jaser un peu moi aussi, avec certaines plus qu'avec d'autres, et ça me remontait le moral, ne serais-ce que quelques moments.


Dans l'un des pire moment, je me rappelle avoir prié (et oui!). J'ai demandé à la puissance supérieure, si jamais elle m'entendais, de m'envoyé un ange, parce que tout ceux à qui j'ai demandé m'on dis qu'il y avais un service de secours selon eux, et que donc seul un ange pouvais venir et m'emporté loin de là.


...

et un ange est venu.


Sans joke, sans métaphore, un ange est vraiment venu m'aider....


"Sans métaphore"... c'est une interprétation. Je m'explique. Moi, je ne crois pas aux apparitions éthérées de forme plus ou moins humaine qui viennent interférer dans la vie des êtres de chairs et de sang (ou si peu). Ce à quoi je crois, c'est que certaines personnes sont mise sur notre route (cette fois-ci littéralement). Ces personnes sont des humains comme nous, mais par leurs actes, leur savoir, ou leur personnalité, nous aident. Que ce soit en nous faisant réaliser quelque chose, en nous donnant un coup de main, ou n'importe quoi d'autre. Ces personnes (inconnues ou familières) ne se rendent souvent même pas compte du cadeau qu'elles nous font. Elles étaient là par "hasard", et c'est tout.


Mon ange, cette fois-ci, c'était la troisième "messagère d'en bas", celle qui m'apportait de l'eau. Avant même que je ne la voie (mon champ de vision se limitait à 2 mètres devant), j'ai entendu "Est-ce que c'est toi [mon prénom ici] ?". C'est toujours spécial d'entendre son nom dans la bouche d'une inconnue! :J


J'ai pris une pause avec elle et un homme l'accompagnant (vieux pour un mari, jeune pour un père). Elle m'a dit être kyro', mais mois, où j'en étais (et je lui ai dis) j'acceptais des conseils de n'importe qui, peu importe le background.


Mon ange était vraiment extraordinaire. Non seulement elle a guérit le physique - par des questions pertinentes, des conseils judicieux et quelques dons - mais elle m'a fais tout un brin de jasette, aidant ainsi à soigner complètement le moral.


Elle m'a donné de son eau; partagé quelques "chips/frites" avec moi, fais mangé, donné quelques étirements à faire pour aider à évacuer les toxines accumulées dans mes cuisses (son "chum" à ajusté la hauteur de mes bâtons de marche). Ça c'est pour le coté physique.


On a jasé de pleins de trucs, entre autre de la réaction émotive des gens face à un épuisement physique (y'en a qui pleure, d'autres qui sont en colère; elle, elle rit).


Quand est venu le temps de me relever, je lui ai dit "Regardez-moi bien me lever, c'est très drôle". J'ai trouvé ça drôle quand elle a demandé si elle avait le droit de rire! :J


Le bogue, c'est que je me suis levé sans aucun problème... premier miracle.


Après une tentative d'ajustement de mon sac, et quelques dernières paroles, on s'est quitté.


Je n'avais pas fait cinq pas que j'ai remarqué la grande différence... aucune douleur!... second miracle.


Après 15 pas, j'ai regretté de ne pas l'avoir demandé en mariage... Le pire, c'est que je ne connais même pas son nom (si elle l'a di je ne l'ai pas noté), alors elle sera à jamais "l'ange" dans ma tête.


Le reste de la randonnée (3 km), je l'ai fait à autour de 3 km/h, incluant des breaks fréquents pour appliqué les trucs reçus. J'allais super vite! Et quand une jambe me lâchais, je prenais une petite pose, et je repartait de plus belle. Sur le dernier kilomètre, je chantais en marchant tellement ça allait bien! (troisième miracle).


...

Pour ceux qui voudraient savoir, oui il y a des secours possible. Les gardiens de parcs peuvent venir nous chercher, et nous évacuer en zodiac au kilomètre 3... mais le gars du parc m'a rattrapé à 10 mètres du stationnement, après 4h30 de marche pour 6.5 kilomètres.



Sur ce s'achève mon récit de "Walk In The Park". Bonne journée !



Cardinal

3 commentaires:

Anonyme a dit...

Je suis contente de connaître enfin complètement ta version de cette épopée... Et moi aussi je crois fermement à ce type d'ange pour en avoir rencontré plus d'un et même aux autres, pour en avoir vu un aussi

shakespeare a dit...

Je suis moi aussi très content d'entendre enfin l'entièreté de ce récis totalement fraxesque... comme je les aimes ;-)

soit dit en passant, je n'ai rien a ajouté sur le contenu et c'est précisément parce que le contenant est réellement habile et maîtrisé... sérieux, sans qu'il n'y ait quoi que ce soit d'exceptionnelle dans la forme, ca se lit tout seul... c'est parmis tes 15 meilleures vécu raconté de ce blog selon moi.

(tu ne t'attenmdais surement pas a ce genre de commentaire hein ;-)

Cardinal a dit...

Hein !??

Effectivement, je ne l'ai pas vu venir celle-là! :J

Marci !