Qui suis-je ?

Qui suis-je? Bonne question; réponse impossible. Je suis ce que j'écris; je suis ce que je lis... voilà déjà un bon début!

22 août 2007

WITP: Le soir où j'ai failli mourir

Bonjour!

Tel que promis, voici la dernière partie de notre "Walk In The Park".

Dans le dernier épisode (;)), nous avions couvert un peu plus du tiers du trajet total (8 km sur 28), jusqu'a la montagne blanche.

Déjà, rendu là, j'étais clairement le plus lent et le moins en forme de la gang, ce qui fait que j'avais autours de 15-20 minutes de retard sur nos deux leaders.

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Après ça, ça s'est encore empiré!

J'ai commencé a avoir mal aux muscle situé au dessus de chaque cuisse. Je ne suis certain de leur nom (p-ê quadriceps), mais en gros c'est le muscle qui sert à lever la cuisse.
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Essayez de marcher sans lever la cuisse pour voir, même sur une surface plane! Bonne chance!

Au kilomètre 13, on croisait le premier refuge. Il était 18h00... Moi et mon motivateur en chef, on avait ordonné aux deux autres de nous attendre (plus de 30 minutes d'écart), afin qu'on discute sérieusement de notre progression. Moi, j'aurais bien aimé squatter le premier refuge, mais les deux jeunes (j'étais le plus vieux... mais il y avais un écart d'autour de 5 ans entre "eux" et "nous"), eux, disait qu'en arrêtant à 13 km, ça en laisserait 15 pour le lendemain, donc une trop grosse journée pour le lendemain d'une nuit en refuge.

Après une certaine négociation, "nous" avons perdu. 9km jusqu'au prochain refuge...

Les 2-3 premiers n'ont pas trop mal été. On avait pris un bon break, alors les cuisses n'allaient pas trop mal. Mais après ça, j'avais vraiment de la misère à mettre un pieds devant l'autre, alors les deux rapides se sont partagé la portion la plus lourde de mon sac (autour de 30 livres au départ), histoire d'aider un peu.

À 3-4km du refuge, c'est tout mon sac que je leur ai laissé.

Quand on dit que chaque racine plus haute que 2 cm ralentissait la marche, déjà lente, et qu'un escalier était un exploit tant à la montée qu'à la descente, ce n'est pas exagéré. Les derniers kilomètres, je les ai fait à 1 km/h.

À un certain moment, juste avant de donner tout mon stock, j'ai dis aux gars: "Écoutez, il est tard" (il faisait noir et on marchait à la lampe), "continuer jusqu'au refuge, moi je prends mon slipping et je dors drette-là".

Ce que je ne vous ai pas raconté, c'est que depuis déjà un moment, la respiration provoquait un petit nuage de condensation, et que tout arrêts de plus de 15 secondes me faisait frissonner et claquer des dents... littéralement. Mais je n'y pensais pas, j'avais perdu tout sens logique (l'alcool n'y réussi pas, mais la fatigue oui! Intéressant! :J ).

Alors là on m'a dit: "Si tu dort ici, c'est l'hypothermie assurée, t'as pas le choix de continuer".

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(pause dramatique)
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Sérieusement, je crois n'être jamais passé aussi près de mourir que cette soirée là. Vous ne pouvez pas imaginer la situation si vous ne l'avez pas vécue. Quand chaque pas est une souffrance qui vous fait grimacer, et qu'on vous dit de continuer encore trois heures (TROIS [3] HEURES!!!!), sinon c'est là fin de votre vie... c'est vraiment quelque chose.

Ce qui m'a sauvé la vie (et je le dis sans aucune exagération, et en pesant chaque mot), c'est mon homonyme. On pourra dire ce qu'on veux de ce gars là, mais après cette soirée-là, rien ne pourra m'enlevé la profonde conviction que ça prenait un très bon ami, et quelqu'un d'exceptionnel, pour faire ce qu'il a fait. Je l'ai dis le lendemain même, et je le pense encore, il m'a sauvé la vie, un point c'est tout.

Comment? Comme toutes les belles choses de la vie, en toute simplicité.

Il m'a donné la lampe frontale, s'est planté derrière moi (à un ou deux pas max) et m'a dit "marche".

Il a passé autour de trois heures derrière un gars allant aussi vite qu'on p'tit vieux sénile en marchette. Dans le pire bout, il m'a parlé de d'autres choses (qui resteront entre-nous), et qui m'ont dit que, des moments difficiles, ça arrive, et qu'il est possible de passez au travers. Ça me faisait pensé à autre chose qu'à mes cuisses en feu, dans une optique globale qui rendait cette aventure de moindre importance.

Trois heures...

(sérieux, j'ai le mottons dans la gorge rien qu'a y re-penser...)

On est arrivé au refuge à 00:30 (minuit et demie). Le chalet était chaud, les matelas confortables, et le sommeil bienvenu.


(à suivre... pour le lendemain)


C a r d i n a l

1 commentaire:

shakespeare a dit...

''Toute vérité n'a de sens que durement aprise et non pas inculquée''